Le Maxi Edmond de Rothschild, en tête à Bonne-Espérance
Charles Caudrelier et le Maxi Edmond de Rothschild ont franchi la longitude du cap de Bonne-Espérance ce vendredi 19 janvier à 14h32’22. En tête de l’Arkea Ultim Challenge - Brest, le marin du Gitana Team a parcouru sur cette descente de l’Atlantique 8 399 milles en 12 jours 1 heure 2 minutes et 22 secondes de mer, soit une vitesse moyenne de 28,85 nœuds au réel.
En 12 jours à Bonne-Espérance, proche des temps de référence

Il y a trois ans, quasiment jour pour jour, le Maxi Edmond de Rothschild et ses six membres d’équipage alors engagés sur une tentative de record du Trophée Jules Verne (le record absolu du tour du monde à la voile, ndlr) franchissaient ce même cap, après 11 jours 9 heures et 53 minutes de mer. Charles Caudrelier, Franck Cammas et leurs hommes offraient ainsi au Gitana Team le meilleur chrono de tous les temps à la pointe sud-africaine et le dédiaient à leur armateur, le Baron Benjamin de Rothschild, disparu quelques jours auparavant.

Ce vendredi 19 janvier 2024, avec un temps de passage canon de 12 jours 1 heure 14 minutes, Charles Caudrelier ne battra pas de record. Mais non seulement l’objectif n’était pas celui-là et surtout le chrono qu’il affiche sans choisir sa fenêtre météo de départ et après un Atlantique Nord de plus de 6 jours reste impressionnant. Il en dit long sur l’intensité et l’engagement réclamé par ce premier quart de parcours.

Le skipper du Maxi Edmond de Rothschild franchit en solide leader de l’Arkea Ultim Challenge – Brest ce premier cap du tour du monde, avec une avance de près de 940 milles sur Thomas Coville, désormais 2e. Tom Laperche, dont le trimaran SVR-Lazartigue a été victime d’une avarie majeure hier matin suite à une collision, fait quant à lui route vers Le Cap en Afrique du Sud. « Durant 10 jours, Tom a été un adversaire admirable et redoutable et avec Charles ils ont proposé un magnifique duel de haut niveau sur cette descente de l’Atlantique. Nous lui souhaitons ainsi qu’à ses équipes beaucoup de courage pour les jours à venir et nous espérons le retrouver au plus vite sur l’eau », nous confiait Cyril Dardashti, le directeur de l’écurie Gitana.

Très affecté hier à l’annonce de cette avarie, Charles Caudrelier nous livrait quelques mots : « Depuis le début, je vivais l’aventure avec Tom Laperche, on se bagarrait, il a tapé la nuit dernière et ça c’est quelque chose qu’on ne maîtrise pas. Bien sûr, mon premier sentiment c’est de la tristesse pour Tom, pour ses équipes. On échangeait beaucoup, on parlait beaucoup, on se charriait beaucoup aussi sur les performances de l’autre… gentiment. On a 25 ans de différence, on se connait depuis pas mal d’années et j’apprécie beaucoup le bonhomme. Ce fait de course change forcément un peu ma navigation car nous étions vraiment en mode régate, on ne lâchait rien… Mais je pense que le changement de zone de parcours allait faire qu’on allait aussi chacun rentrer dans notre coquille et gérer notre bateau. »

Les mers australes devant les étraves

Deux heures plus tard, c’est un autre cap que le géant aux cinq flèches a laissé dans son sillage. Moins connu que son voisin, le cap des Aiguilles, distant de 80 milles nautiques, représente pourtant le vrai point d’entrée dans les mers du Sud puisque c’est à cette longitude que se finit l’océan Atlantique et que débute l’Indien.

« Je ne pouvais pas rêver mieux pour un début de Tour du Monde. C’est une grande satisfaction d’être premier dans les mers du Sud, un bel objectif atteint et un avantage indéniable. Arriver là avec un bateau en bon état en étant devant j’en suis très fier.
Le passage du cap de Bonne Espérance c’est toujours un moment particulier, c’est la porte d’entrée des mers du Sud et ça marque la fin de l’Atlantique, c’est une belle étape de franchie. Et on a hâte d’y retourner dans l’Atlantique… mais cette fois on y entrera par l’autre côté », précisait le skipper du Maxi Edmond de Rothschild avant de nous décrire le scénario imaginé pour les prochains jours. « Autour de moi, tout est gris avec une faible visibilité : ça commence à bien ressembler au grand Sud. La mer est encore très clémente, j’ai la chance d’être devant une tempête, donc je n’ai pas trop de mer - 3m environ - j’ai juste du vent et ça c’est parfait. 
Je débute mon tour de l’Antarctique où l’on sera près de la zone des glaces.  Sur la première partie de l’Océan Indien on devrait naviguer assez nord car les portes des glaces sont assez hautes, je pense que je n’aurai pas d’eau en dessous de 10-12°, peut-être 7-8° un moment mais ça va. Mais pour l’instant, le programme de l’Indien est plutôt pas mal pour un Indien, assez incroyable ! On devrait passer sous un anticyclone ça c’est assez rare, souvent c’est une dépression donc on va en profiter. La moitié au moins est plutôt clémente pour moi et le Maxi Edmond de Rothschild. Ce n’est pas parfait, il y a des météos meilleures où l’on va tout droit, là on va être un peu gênés par cette zone des glaces, on va devoir slalomer car c’est là qu’il y a du vent, mais on est content qu’elle soit là car on n’a pas du tout envie d’aller voir les icebergs. »

Classement du vendredi 19 janvier, au pointage de 17h 

1) Maxi Edmond de Rothschild - Charles Caudrelier
2) Sodebo Ultim 3 - Thomas Coville - à 936,1 milles du leader
3) SVR Lazartigue - Tom Laperche - à 1 017,7 milles du leader (victime d’une avarie majeure jeudi matin et en route vers Le Cap en Afrique du Sud)
4) Actual Ultim 3 - Anthony Marchand - à 2 402,6 milles
5) Maxi Banque Populaire XI - Armel Le Cléac'h - à 2 410,6 milles du leader
6) Ultim Adagio - Eric Peron - à 3 438,3 milles du leader      

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